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La parodie de la guerre

De Wedad Attia



Mon ancêtre a dix-sept ans révolu et le poids d’un récit

J’ai mal à sa blessure et le déchirement

Je suis malade de son histoire et le chagrin

Je suis malade de cette France qui ne retient rien

De sa blessure j’ai mal et l’humiliation infinie

Mon ancêtre a perdu la vie, c’est lui je crois qui hante mes nuits

Mes pensées brouillées de la douleur et sa frustration

Sa colère colonise mes gênes déjà en tension

Il attise l’ardeur de ma rébellion

Mon ancêtre à moi , mon aîné de quelques mois

qui valent les siècles durant ..

De la loyauté à laquelle je me soumets, sans conscience des enjeux ni du sens de cette éternelle fidélité.

Je suis l’unique soldat rescapé de la bataille jamais transcrite dans les livres d’histoires de cette guerre qui n’existe plus , mais intemporelle, telle une névrose elle sévit en moi

Je n’ai pas eu le temps de célébrer la quiétude ni l’insouciance de mes dix huit ans, mais j’ai dans le monde des morts ou celui des vivants tout les âges, j’ai dix-sept et vingt et un ans j’ai trente ans .. J’ai cent ans… J’ai l’âge de toute mes générations ..

j’ai comme eux la même fureur qui anima mon clan

Expliquez à ma mère …

Expliquez à ma mère …que ..

J’existe toujours dans son souvenir et son sourire

Maman je t’aime tu es belle ..

Tu es ma patrie terrestre à jamais hors du temps

Dans ton giron Jamais je suis étranger

Jamais je suis ô Maman déraciné

dans ton cœur aimant je suis chère maman dans ma patrie qui ne m’a jamais trahi

Marie Marianne Maman qui es-tu ?

Ta compassion sur ton visage est mon trésor et ta voix ma consolation

Je suis mon ancêtre et son descendant autant

Mort pour la France hier

Mais mort par elle aujourd’hui cette folle qui arrache la vie

L’histoire retiendra pour elles , les générations futures qu’elle n’avait pas d’excuse car j’étais jeune et beau et juste sur ma moto ou sur ma monture

Dans une pourchasse effrénée qui provoqua ma chute , cette incessante répétition d’une course à la mort

L’histoire écrira qu’elle s’y refusa toujours et l’absence d’excuses … que de déni

Tant pis pour la France qui n’a pas grandi .

Tant pis pour elle puisqu’elle n’a rien compris

Les générations futures combattront l’ hérésie

Les générations futures choisiront la vie

La France tu l’aime ou tu la quitte

Comble de l’imposture

L’histoire réhabilitera la vérité et rendra justice

La France elle m’aime ou je la quitte

L’absence d’excuses ou l’absence de raison , peu importe sa motivation

En l’absence d’excuses pas de pardon




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